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Ambre oZ voix et Christophe Jodet contrebasse basse électrique looper ont choisi l’univers de Purcell pour lieu de rencontre musicale. Le résultat plus que lyrique est organique tant le chant et la musique jouent d’une respiration en miroir et d’une tension tout en ascendances. L’épure de la forme et l’instrumentation contemporaine amènent un nouvel éclairage sur la beauté et la force des mélodies du compositeur. Un duo aux allures de quatuor où le chant, la musique, le silence et le sacré constituent un biotope hétéroclite dont chaque élément nourrit la circulation de l’émotion.

 

 

Photographie Lionel Dupont


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« J’aime beaucoup le duo. La liberté et l’abstraction qu’il permet ainsi que la tension qu’il induit sur scène en font ma forme favorite. Lorsque Ambre m’a proposé de jouer Purcell, j’ai tout de suite pensé à cette basse continue et répétitive qui en fait un des compositeurs préférés des rockeurs. J’utilise depuis longtemps des loopers qui me permettent d’enregistrer et de faire jouer mes basses en boucle sur scène. Beaucoup de pièces de Purcell s’y prêtent à merveille ce qui permet avec la contrebasse des effets d’ensemble à l’archet et des textures inédites en pizzicato. La basse électrique est traitée comme une guitare baryton avec des effets de tremolo et d’écho. Cela demande un travail d’arrangement très délicat car non seulement il faut assurer seul l’accompagnement du chant mais de plus l’écriture de Purcell étant précise et aboutie, il est très difficile de modifier quoi que ce soit sans bouleverser l’équilibre du morceau. Priorité est donnée à la mélodie que je m’efforce toujours de rendre évidente. Ambre et moi nous sommes inspirés au départ du travail d’Alfred Deller. Puis d’autres sources d’inspiration telles que Dead can dance, Cocteau Twins, Eberard Weber, Ólafur Arnalds, Vanessa Wagner et Murcof, sont venues nourrir mon travail. » Christophe Jodet

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SOLITUDE                                      FAIREST ISLE

 

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chant  

ambre oz

contrebasse basse électrique loopstation

christophe jodet

lumière

christophe pitoiset

son et régie générale

lionel dupont – tam peel

photographies

lionel dupont

gaëlle hamalian

frédéric lallemand

 

 

 

Ce qu’en dit la PRESSE

 

 

 

« La musique d’Henry Purcell tient une place de choix dans nos rituels quotidiens depuis trois années consacrées à la création du concert. Elle occupe nos espaces de travail et de recherche, habite nos pensées et demande notre accompagnement pour s’ouvrir, jusqu’à puiser son sens dans le partage avec le public. Les auditeurs dans leur plus large diversité d’âge, d’obédience et de sensibilité, sont d’emblée concernés par son organicité et sa beauté intemporelle. Le traitement que nous lui donnons ouvre des portes, délie des craintes, révèle une part de son essence. Et nous pouvons aller plus loin encore dans l’exploration sensible de ce trésor. Les compositions d’Henry Purcell sous leurs formes diverses (musique sacrée, musique de scène, chansons et odes..) font partie de mon paysage musical depuis longtemps. J’y suis revenue tout récemment comme en une thébaïde, le temps d’une retraite dans le climat ambré de la bougie et selon son rythme de consomption, cherchant délibérément à m’éloigner du bain sonore récent qui ne convenait que rarement à mon tempérament. Le passé s’est exprimé d’emblée car dans la régularité d’écoute que j’ai consacrée à l’opéra d’Henry Purcell, Dido and Æneas, et à quelques-uns de ses autres chefs-d’œuvre dramatiques (King Arthur, The Fairy Queen…) j’ai laissé grandir sans la mesurer vraiment, une part mystérieuse de mon intimité avec la musique. J’ai bu cette oeuvre comme un lait de croissance sans me soucier de son pedigree et de sa provenance. Car les premières écoutes remontent à mon enfance. Mon grand-oncle, chirurgien passionné d’opéra, fils d’un bijoutier violoniste interprète des musiques judéo-arabes, avait aménagé chez lui une pièce dédiée à l’écoute. Y trônait au centre sur un parquet défait et chaleureux, un beau Richelieu assorti aux tentures et boiseries qui recouvraient les hauts murs. On n’y trouvait aucun autre meuble. Il m’installait sur ce siège démesuré qui me faisait quitter terre pour de bon, la robe repassée, les jambes gainées de laine les bottillons lacés. Puis il allait vers la cheminée sur laquelle se trouvait, précisément en face de moi, « l’appareil à musique ». Deux grands pavillons de type phonographiques conçus par un de ses amis acousticien (par ailleurs ORL formé à l’audio-psycho-phonologie de Tomatis) étaient posés sur des colonnes encadrant le tout dans une irréprochable symétrie. Je n’ai retrouvé ce son pur qui dialogue parfaitement avec l’oreille, que récemment sur certaines écoutes de studio ou dans la proximité immédiate des instruments anciens. Tout le savoir était déjà distribué. Il me restait à suivre l’injonction de mon grand-oncle, qui était de l’oublier pour accéder au plaisir de l’écoute. Mon petit corps d’enfant était pris dans le son comme on reçoit la pluie ou le passage des jours, sans les placer jamais sous le verre grossissant de l’analyse. Je me sentais en présence d’éléments naturels, dont on s’abreuve comme on goûte au repos, au repas, à la lumière. Et il me semble que j’ai cherché depuis lors à préserver cette virginité, cette émotion d’évidence qui m’a permis de croire beaucoup d’années plus tard que je pourrais interpréter ce répertoire sans le parcours académique qui précède généralement une telle intention. Peut-être est-ce à cet endroit que commence l’école buissonnière. À ce point également que notre projet trouve une part de sa singularité. Il existe, à coté de l’académisme sublime et si puissant dans lequel elle a souvent été interprétée, d’autres éclairages qui content, émis dans une parole autrement distanciée qui exprime non sa noblesse de rang mais son lien inexpliqué aux étoiles, non sa virtuosité mais le mouvement des ornementations qu’elle imprime comme un jeu d’enfant à l’intérieur même de notre chair. » Ambre oZ Moueix

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