En cours de création

MARCHE comme avant les frontières

morphologie d'une errance en vue de réhabiliter l'amour ou quand un pas de maudite devient geste de grâce

un texte d’ambre oz
mis en scène par vincent morieux

ambreozchristophejodetaymericbichon

le synopsis

Marche comme avant les frontières
Est une pièce musicale contée et dansée en sept actes prenant la forme d’une posologie divine. Son territoire n’est autre que le plancher craquant et mystérieux d’une destinée sertie dans les processus imaginaires. C’est aussi une coulisse initiatique. Lys en est le personnage principal. Elle s’y présente à nous comme dans un conte merveilleux. En morceaux. Toute nue dans des nimbes pré-conceptuelles où la musique est langage fondamental. Où la parole est impact et soeur du fait accompli. Où le mouvement suit les courbes fines de la connexion synaptique dans une obscurité conçue comme une qualité de la recherche qui abrite les possibles.

 

Lys naît habillée d’un prénom qui la prédestine à accueillir les rugosités comme des présents. Elle s’intime l’ordre intime de venir au monde et c’est dans l’habitat étoilé du mystère engendreur qu’elle nous  invite premièrement. Au coeur d’une noirceur amniotique qui la présente au monde sous sa forme tripartite et l’ouvre en creux. La prédispose à l’aventure.

 

Lys marche au coeur d’une foule de promeneurs et d’errants de tous rangs. En conscience du déploiement de son pied sur le ventre de Vénus. Elle dessine au fil des pas une circulation du sens et nous embarque sur les terres qui composent son tableau. Le sol sur sa planète est aussi mélodique que chaotique. Sa lignée lui enduit les pieds comme le peintre irrigue ses pinceaux.

 

Elle raconte combien cette demeure de chair qui lui sert de moyen de locomotion fondamental, fait d’elle une même, une pareille au premier venu. Inhumée par la poussée fertile des refus et alliances profondes, l’histoire se présente à la porte de ses lèvres. Les images nomadisent nos regards, affectent nos profondeurs, nous remettent en mémoire le fruit des premières cueillettes. La voix coule sur les plates-bandes de la rencontre.

 

Lys chante et dans le même temps, imperceptiblement, on est embarqués dans un mouvement temporel synchronique dont nous partageons l’incarnation. C’est le déploiement vibratoire millimétré d’un origami de chair.

 

Lys danse faisant de son pas de maudite un geste de grâce. Offrant un tableau de présence et de densité. Une autopsie rougeoyante et sonore. Le portrait échographique d’un corps composé qui explore son confort.

 

Marche comme avant les frontières 
est l’histoire pure et simple d’une nomade mentale.

 

 

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l’intention

« Marche.. » est d’abord un texte qui avance aussi sûrement que l’étrave du bateau. Il glisse, fend, pourfend le dense, musicalise l’espace. L’écriture d’Ambre oZ est une flèche décochée avant la début de notre histoire. Sa pâte est ancestrale. Une flèche qui a trempé sa pointe plume dans l’ourlet de toutes les lignées. L’impact perce, transperce, traverse toutes la gamme des émotions sans en oublier ni trahir aucune. Une écriture qui se tient debout, droite, écumante. Qui nourrit le rêve là où s’étendent des paysages bafoués, déchiquetés, broyés par l’indignité des petits pouvoirs, les pertes de mémoire et la phénoménale inconséquence de quelques quadrupèdes tout juste dressés sur leurs postérieurs, qui manifestement encore enivrés par la manœuvre, osent parader éructer et se vanter d’abîmer. Une écriture qui fait mieux qu’entretenir l’illusion. Fait entrevoir une civilisation. Une écriture qui rend l’utopie fréquentable. C’est rare. Qui foule et bouleverse, tendre, arpente nos poitrines nous met en mouvement. Un joyau dont l’écrin est une Marche.
Une parole qui peut être reconnue par qui ne saurait pas lire.
Vincent Morieux

 

« Marche.. » a débuté son trajet en moi au bras d’un désir. Unir en un seul mouvement un parcours de femme, de chercheur et d’artiste, de sa nage prénatale à son actualité vive. Au fil de l’écrémage quotidien de l’écrit, alors que le sujet ne renonçait pas à sur-tendre sa charge d’intérêt, j’ai cherché à inscrire la singularité du récit dans la pâte universelle du conte merveilleux. C’est cette accointance avec le conte qui donne saveur de partage à l’histoire de Lys. Le récit par mimétisme et fraternité volontaire avec ce territoire littéraire, ouvre sa structure comme une étoffe souple et intègre naturellement la composition de notre être de fiction pour adopter toutes les dimensions du vivant. C’est à cet endroit que la parole recueille ma confiance. Lorsqu’elle établit librement son rapport à des intentions de texture supérieure à l’intention stylistique de l’auteur. C’est là que je situe la raison d’être de ma rencontre avec le public. Marche pose son regard sur notre anatomie intérieure. À l’endroit où la complexité de l’humain déploie sa pleine géographie et compose des paysages singuliers dont la vertu est de s’étendre légèrement au dessus de nos sphères de maîtrise.
Ambre oZ

 

 

Marche comme avant les frontières

la coulisse

« Marche.. » abrite un monde. Sur son territoire à nul autre semblable, poésie, conte, danse, chant et musique s’appellent et se répondent dans un jeu d’échos et de rebonds qui entame l’étanchéité des frontières et place chaque poussée d’expression sous la dépendance ascendante de l’autre.
Chaque matière s’exprime sans autre nécessité que celle qu’elle transporte dans la solitude de son déploiement. Les disciplines en présence ne le sont pas pour effet d’accumulation ou velléité de variété. Elles sont au coeur de la vie de l’auteur et envisagées comme avides les unes des autres dans un dégagement constant de grâce et d’énergie. L’intention n’est donc pas la somme des éléments juxtaposés mais une réalité fraîche et complexe, affranchie de son seul propos. La danse donne du souffle au mot. La musique est une terre sous les pas de l’assemblée. De jeux d’échos en vis-à-vis, de dialogue actif en attraits successifs, le champ simplement s’élargit. La nouvelle destination est proposée. Ou l’embarcation pour s’y rendre. Le mouvement agit comme une ponctuation ultime du texte, alors que celui-ci éclaire le résultat chorégraphique, lui donne lisibilité. La danse affirme son statut de parole. Le danseur propulse le poème, lui faisant la grâce d’une lucarne. La musique éclaire la rencontre. Vient alors la sève singulière qui en découle. L’expérience d’un entrelac. D’une unité aux composantes renouvelées qui accueille à l’envie les éclats d’imprévisibilité.
C’est cette porosité des frontières qui rejaillit sur le personnage. Qui lui imprime un pas comme avant les entraves. Quand la locomotion humaine rejoignait immédiatement sa nature et sa survie dans une logique biologique reliée au tout.
Lys est seule. Et tout comme dans un conte merveilleux elle se présente à nous sous l’apparence de la multiplicité. Elle est disséquée. Pour apparaître de chair de minéralité et d’air.

 

« Je me ramifie suis femme fractale épouse du sol nomade mentale.
Moi qui tire et pousse
moi qui résous absous
moi qui suspend et m’implante
relevant les portes des cages
abaissant mon monde gravitaire
moi qui lâche et me récupère

qui suis ma propre mère ».

 

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les artistes
l’équipe

conte chant et écriture
ambre oz
interprétation musicale et composition
christophe jodet
danse et chorégraphie
aymeric bichon

 

mise en scène
vincent morieux

 

son et lumière
tam peel

 

photographie
frédéric lallemand
gaëlle hamalian-testud

 

costumes
annie paris-ambre oz

 

regard sensible

soutien logistique

partenaire privé
sas alain moueix
château fonroque saint-émilion

 

chargée de production
gaëlle savigny

 

administration
stéphany lesaint

 

concepteur graphique
juan clemente